Expérimenter et consolider de nouvelles pratiques" dans "l'Ecole du spectateur": expérimentation et arts mêlès.
*
Une démarche
Comment le spectacle de théâtre par essence pluridisciplinaire
peut-il être au centre d’une initiation artistique des élèves
et faire découvrir les arts par une nouvelle production artistique,
née des traces du spectacle vu (en faisant appel aux résonnances
et à l’imaginaire qu’il provoque et à tous
les arts pour réaliser une nouvelle production avec l’aide
d’artistes) ? Ainsi des carrefours ont été réalisés
dans des conditions différentes:âge des élèves
divers, compétence variée (option ou élève
n'ayant jamais vu de spectacle, d'établissements différents
(des lycées, collèges à Marseille et primaire
et collège à Apt avec des équipes artistiques
différentes (Théâtre de cuisines, les Ateliers
Jean Pierre Larroche. Cie Skappa, Cie Manarf, Vélo Théâtre...)
et ont toujours apporté à tous une grande satisfaction;
c'est pourquoi le dispositif “Carrefour des Arts“ expérimenté depuis
1995 par le Grete, pourrait représenter une politique de sensibilisation
culturelle à mettre en place dans un établissement
et par toute structure culturelle motivée.Malgré son
intérêt reconnu par tous,son
exigence a empéché son développement car il
faut:
- une journée,
- un spectacle à voir le matin,
- des équipes artistiques pluridisciplinaires qui se concertent en
amont,
- de nombreux
lieux équipés pour les ateliers sur différents arts
l'après midi,
- un artiste
coordonnateur pour organiser une restitution des ateliers en fin d'après
midi,
ébauche d'arts mêlés, mais ce n'est pas impossible!
*
Une pratique
-Travail en amont avec tous les artistes impliqués dans le
projet et en rapport avec la démarche du spectacle, afin de partager
l'esprit de la création, de définir des ateliers pertinents
et un parcours final;
- mais aussi avec la structure culturelle pour le choix des lieux, l’encadrement
et avec les enseignants sur l’implication, la nature du projet,pour
faire choisir les ateliers aux élèves( le groupe étant
séparé et réparti entre l'ensemble des ateliers) et
l’échange: les élèves (collégiens et lycéens
mêlés) paient leur spectacle (4, 5 à 8 €) les ateliers
sont financés par le GRETE et choisis par les élèves
lors de l’inscription mais chaque participant doit remettre au Grete
une trace de la journée individuelle ou dans un projet de groupe (Cf
Démarche/traces APT).
Déroulement
de la journée en général (voir fiche carrefour):
- 9h ou 9h30:Accueil et présentation du lieu,
son histoire (ex la friche de Massalia à Marseille, ou Apt)
- 10h-12h15 : spectacle et échanges avec la compagnie pour partager
les réactions du public ou expliciter la démarche de la Cie
- présentation du contenu des ateliers par les intervenants et pique-nique
- 13h15-16h15 : ateliers avec la Cie et des artistes associés, à partir
des traces laissées par le spectacle
- 16h30-17h30 : retour des ateliers : présentation par les élèves
dans un parcours où sont explorés différentes conceptions
théâtrales (jusqu’à l’installation, la performance)
et différentes relations acteurs/spectateurs
- 17H30-18h : bilan, conclusion de la journée, rangement, pôt
convivial.
(Carrefour des Arts est un dispositif dans l' "Ecole
du spectateur")
* Evolution:
Il s'agissait de proposer lors d'une journée, un dispositif de sensibilisation au spectacle vivant qui permettrait par une pratique d'atelier de donner le goût des arts.
Le premier Carrefour des arts en 1997 voulait réfléchir sur les démarches possibles autour d'un spectacle de théâtre d'objets "Catalogue de voyage"qui privilégieraient une démarche de production pour approcher un spectacle de manière à la fois culturelle et artistique (CFjournée du 2 Avril 1997)
Si
dès les premières expériences nous avons choisi de
travailler sur le spectacle avec les traces laissées dans la mémoire
immédiate, avec une pluridisciplinarité des arts, la découverte
du théâtre d'objets et sa diversité nous avons de plus
en plus privilégié l'approche artistique sur le culturel dans
les Carrefour suivants et la réalisation d'ateliers pour aboutir à une
réalisation plus globale présentée en fin de journée.
D'autre part nous nous sommes intéressés aux ateliers multimédia
d'abord pour analyser le spectacle de manière créative, le
multimédia a pu devenir ensuite un outil au service de la création
grâce à l'équipe de la Friche ECM (Cf exemples).
• Le 23 février 2005
- Théâtre Massalia à Marseille :
Spectacle "Magicxxth century tour"
avec la Compagnie Skappa !
suivi d’ateliers arts plastiques, danse, performance et multimédia.
Programme
Matin
- 9 h 30 : Accueil - Théâtre Massalia - La Friche de la Belle
de mai - 41 Rue Jobin 13003 Marseille
- 10 h/11 h 15 : Spectacle «Magic XXth Century Tour » Cie Skappa
!! -Théâtre Massalia « la Cartonnerie »
- 11 h 30/12 h : Rencontre avec l’équipe artistique et les artistes
invités - Présentation des ateliers de l’après-midi
- 12 h/13 h : Pique nique apporté par chacun et pris en commun sur
place
Apres midi
- 13 h/16 h : Ateliers avec les artistes
- 16 h/17 h 15 : Mise en commun des ateliers/échange-Ebauche d’une
production collective
- 17 h 15/17 h 30 : Rangement
ATELIERS : CONTENU
ARTS PLASTIQUES
Isabelle HERVOUET
« Nous partirons de la mémoire du spectateur, de ce que le spectacle
a évoqué pour lui (événements historiques et personnels)
; en nous appuyant sur la structure en trois actes du spectacle, nous travaillerons à la
réalisation d’un grand triptyque Enfer/Purgatoire/Paradis, un grand
collage qui réunira archives photographiques, textes écrits par
les participants, croquis ».
THEATRE
Aline MACLET (Cf compte-rendu)
« Un atelier de théâtre basé sur des improvisations
autour des thèmes abordés dans le spectacle : la mémoire,
l’Histoire, la perception du passé, la perception de l’avenir.
Comme dans le jeu de l’Oie, nous travaillerons sur « l’écriture
théâtrale » d’une lettre à un enfant du XXIe
siècle. Solliciter beaucoup la prise de parole personnelle, la vision
sensible : mon histoire, mes souvenirs, qu’est-ce que je retiens de mon
siècle ?, à travers des improvisations autour de situations et
d’objets. La grande Histoire dans la petite, ma petite histoire dans la
grande. Je proposerai aussi des situations liées à l’avenir
: comment ça sera demain ? De quoi je rêve pour le futur ? Qu’est-ce
que je veux oublier ? De quoi dois-je me souvenir ? Intégrer des éléments
du spectacle : reprendre des personnages archétypes, des situations, des
objets. Toutes ces improvisations, ces jeux théâtraux nous pour
réaliser une « lettre théâtrale », qui sera présentée à la
fin de l’après midi aux autres participants. »
INSTALLATION/PERFORMANCE
Christine BOUVIER
« A partir d’une phrase repérée dans la note d’intention
: « une visite médicale qui dégénère en modification
génétique… eugénisme… » je propose un
atelier consistant à monter une installation/performance simple autour
d’une expérience à la fois rigoureuse et absurde de mutations
génétiques sur des légumes et des fruits. 3 axes de travail
seront abordés :
Définition d’un scénario simple
Installation légère à partir d’éléments
existants et de matériel mis à disposition des élèves
Mise en scène, distribution des rôles de performers, rapport
au public. »
DANSE
Carol VANNI
Muer : la chance des Vivants
« Je relis les écrits de Charlotte Delbo, détenue politique,
déportée avec 250 autres femmes à Auschwitz, rescapée,
revenue. Elle adresse une prière aux Vivants d’aujourd’hui
: « Je vous en supplie, faites quelque chose, apprenez un pas, une danse,
quelque chose qui vous justifie, qui vous donne le droit d’être habillé de
votre peau de votre poil, apprenez à marcher et à rire, parce que
ce serait trop bête, à la fin, que tant soient morts et que vous
viviez sans rien faire de votre vie. »
Prendre le temps, nourris du spectacle de la compagnie Skappa !!, après
un échauffement de la peau, des poils, des os et des neurones qui
vont avec, de se poser à soi une question : qu’est ce- que je
peux, je veux faire de ma vie, là, aujourd’hui ? Et trouver
comment notre désir s’incarne et devient danse. Une danse très
courte comme une seule phrase, une urgence à la construire et peut-être à la
partager. »
MULTIMEDIA
Marine QUINIOU-Paolo CARDONA
« Magic 20th Century Tour est un spectacle et un jeu multimédia
aussi. Une course de cent cases en forme de jeu de l’oie interactif pendant
laquelle les joueurs sont appelés à répondre à des
questions, à citer des souvenirs ou, tout simplement, à intégrer
des informations et à regarder ce qui se passe sur l’écran.
Les participants à l’atelier sont invités à intervenir
directement sur le jeu pour créer une série de cases alternatives à son
déroulement naturel. La rencontre avec un des personnages du spectacle,
choisi à la fin de la représentation, pour changer le destin des
joueurs en imposant, par sa présence, son point de vue sur le siècle.
Il pouvait décider de donner de fausses informations, provoquer des accidents
ou, tout simplement, nous amener dans ses souvenirs. Un petit bout de chemin
et d’Histoire à inventer ensemble. ».
En fin d’après midi tous les ateliers se sont rassemblés à la
cartonnerie pour montrer les travaux effectués par les quatre vingt élèves
présents, collégiens et lycéens venus de toute l’accadémie
: Avignon (Réné Char), Banon (04), La Ciotat (Lumière),
Marseille (Malraux, Rostand), Martigues (Wallon), Vitrolles (Beauvoir).
Des participants (équipe artistique, élèves, professeurs…)
ont adressé au GRETE des traces de la journée sous diverses
formes (écrite, graphique, sonore, visuelle, audio visuelle, écrite
et photographique…) dont quelques unes sont joints.
17
avril 2002 9h-18h
Massalia / Friche 41 rue Jobin -Marseille
“ En équilibre indifférent”
mis en scène par Jean pierre Larroche
« En équilibre indifférent» : Leçons de choses
et de mots en forme d’attractions foraines de Jean Pierre Larroche et Pascale
Hanrot.
Les élèves, lycéens et collégiens, ont participé après
le spectacle, à partir des traces qu'il a laissées, à des
ateliers avec les artistes des "Ateliers du Spectacle" : mais aussi
des responsables de structures (Le Cadran de Briançon) et des enseignants
stagiaires.
LA VOIX ET LE CORPS
INTERVENANTES: Dalila Khatir - Anne Ayçoberry
Objet: Un corps déclenche un son - Un son déclenche un corps
Découper une géographie sonore dans l'espace, créer
une carte de sons. Déroulement: Echauffement vocal et physique A partir
de règles de jeu, les participants explorent la relation entre la
voix et le corps. La voix a-t-elle un corps ?
OMBRES ET LUMIERES
INTERVENANTS: Pascale Hanrot - Jean-Yves Courcoux
A partir d'un dispositif simple, visible à l'échelle du corps,
nous travaillons à donner quelques éclairages à ces
questions: L'ombre peut-elle réveiller des mystères impossibles à l'œil
nu ? L'ombre est-elle un outil pour résoudre quelques impossibles
? L'ombre est-elle forcément noire ? La famille de l'ombre est-elle
définitive ? Pour rendre visible le résultat de nos recherches
plusieurs tailles d'écran, différentes sources lumineuses fixes
ou mobiles, du papier, des ciseaux, un lexique, mais aussi une salle où on
peut faire le noir, un groupe de participants limité à 10 maximum
et bien sûr du fil de fer. « Une ombre, ça se découpe, ça
se plie et ça se transporte. Nous parlons d'une chose pratique, simple,
manipulable... » Nathalie Quintane.
CLOWN
INTERVENANT: Dominique Chevallier
4 propositions liées au spectacle: Inventer un geste que le voisin
traduit en son, que le voisin traduit en mot. Attribuer de façon ludique
un nom à un objet, manipuler cet objet en faisant des phrases. Choisir
une partie de son corps et le faire parler. Présenter ce que chacun
sait faire de façon unique et surprenante (bouger les oreilles, doigts à l'envers
etc...)
ENCRE D'IMPRIMERIE ET MONOTYPES - INTERVENTION/PERFORMANCE
INTERVENANT: Alain Puech
L'atelier d'arts plastiques à l'appui de quelques démonstrations
et à l'aide d'outils très varies (spatule, fourchette, tournevis...)
consiste à créer dans l'encre d'imprimerie, elle-même étalée
sur une plaque de métal, des monotypes a utiliser comme des tampons,
d'un format Raisin (50 x 65 cm) sur un support vertical, par exemple. . Une
intervention-performance collectiveà l'issue des ateliers. Nombre
limité à 10.
« L'ATELIER DES SYLLOGISMES » - MULTIMEDIA
INTERVENANTS: Cyrille Martinez, Fouad Maaskri, Meddi Bencheick (ECM Friche
Belle de mai)
Cogitation, fabrication et trituration de syllogismes (poèmes logiques
et réticents). Un atelier multi -media d'écriture et de dé-écriture,
de jeux avec les mots en équilibre sur le fil de la langue.
ARTS PLASTIQUES - INSTALLATION
INTERVENANTE: Caroline Selig (Artonik)
Utilisation de vieilles poupées, baigneurs, peluches...qui pourront être
peints, mutilés, désossés, transformés, défigurés...
pour rendre compte d’une émotion retenue par l’élève à la
suite du spectacle.
Les mettre en situation (installation) dans un espace extérieur si
possible avec comme “scénographie”, comme lien entres
eux l’utilisation de matériaux naturels, simples (ficelles,...),
d’éléments récupérés dans la nature
(pierre, feuillage, bois...).
Conclusion
du Carrefour des arts
“ EN EQUILIBRE INDIFFERENT» Présentation des travaux
nés du spectacle et qui ont rassemblé plusieurs ateliers : ainsi
pendant la présentation des expériences sur l’ombre et la
lumière les élèves de l’atelier voix chantaient, les
spectateurs ont assisté avec émotion à la rencontre avec
les clowns, et lors d’un parcours ils ont rencontré l’installation
plastique des poupées de l’enfance défigurées reconstituées
en véritables sculpture dans un espace land-art, et dans l’escalier
qui montait à la performance faite à partir des monotypes d’encre,
ils ont entendu l’art des syllogismes proposé par l’atelier
multimédia.
Ainsi la boucle était bouclée : du spectacle “En équilibre
indifférent” à un autre moment spectaculaire né de
celui-ci et rassemblant différents arts.
Les travaux ont été remarquables et le travail de grande qualité,
une fois de plus ce dispositif a donné toute satisfaction.
Il doit se mettre en place dans les théâtres mais il est exigeant
en temps (il demande des heures de conception et de concertation) et en argent
(de nombreux artistes qui veulent bien collaborer entre eux et animer des
groupes, mais restreints, limités à 10 élèves
pour chaque atelier) ce qui nécessite donc des espaces de travail
nombreux ce dont disposent hélas, rarement les théâtres.
LE PREMIER CARREFOUR
JOURNÉE
DU 2 AVRIL 1997
THÉÂTRE MASSALIA - MARSEILLE
Théâtre de Cuisines
Cette journée au Théâtre Massalia a réuni près
de cent cinquante personnes dont plus de cent élèves de collèges
et de lycées en compagnie d’enseignants, de plasticiens (Artonik),
des équipes pluridisciplinaires de la Friche-Belle de Mai (Massalia,
Guignols…), des journalistes de Taktik, de la Marseillaise, de l’Eveil
et de Radio-Grenouille autour du spectacle du Théâtre de Cuisines
et du thème "DÉMARCHES AUTOUR D'UN SPECTACLE".
Il s’agissait dans un premier temps :
- de proposer aux personnes présentes un itinéraire expérimental à partir
du spectacle “Catalogue de voyages” choisi par le GRETE pour
son originalité et sa démarche artistique, présenté à 9h.
- de mobiliser l’expérience personnelle : “Que reste-t-il
d’un spectacle?”
- de partir de ce spectacle, de faire émerger des “traces” laissées
dans la mémoire immédiate pour mettre en relation plusieurs
arts
- de faire découvrir différentes démarches artistiques
et de faire naître de nouvelles productions dans ce lieu multiculturel
Ainsi, de faire appel au vécu de chacun pour qu’il puisse fabriquer
et “digérer” une culture vivante
Dans un deuxième temps :
- de faire connaître le métier de critique et la fonction de
la critique.
I - LE MATIN DE 10H À 12H30 : ATELIERS
Plusieurs ateliers proposaient d’explorer les “traces” du
spectacle par différentes approches, animés par des professionnels
et des enseignants souci à la fois culturel (analyse du spectacle
dans côté fauteuils et fabrication du journal,d'une émission
radio) et artistique (ateliers autour d'un art).
- approches théâtrales (Théâtre des Cuisines, Marcelle
Basso).
- approches plastiques (Cie Artonik).
- écriture journalistique (Lætitia Dannery - La Marseillaise)
qui aboutissait à un journal .
- préparation à Côté Fauteuils (Equipe GRETE).
- découverte du théâtre d’objets ( Théâtre
des Cuisines).
- guignols (équipe "guignols des squares")
- construction de marionnettes
- fabrication d’une page de journal (Taktik)
- fabrication d’une émission de radio autour du spectacle et
de sa genèse (Colette Tron et Radio Grenouille).
Tous ces ateliers débouchaient sur une production présentée.
II
- A MIDI
Spectacle de guignols, échanges autour des installations plastiques
et des marionnettesIII - L’APRÈS MIDI :"La Critique de
théâtre""
l'après-midi était consacrée à une démarche
culturelle sur la genèse et le spectacle, ponctuée de productions
théâtrales des ateliers
Il s’agissait de trouver le sens de cette approche culturelle pour
qu’elle ne soit pas artificielle: la rencontre avec l’équipe
de création, les interviews ont été faits dans une situation
réelle d’urgence (puisqu’il fallait produire le journal,
présenter l’émission de radio ou animer Côté Fauteuils).
Deux moments:
- Côté Fauteuils :
Alors que le journal venait de sortir, les élèves de l’atelier" Côté Fauteuils" ont
mené publiquement les débats (Côté Fauteuils,
c’est une sorte de “Le masque et la plume” où la
parole est donnée aux spectateurs, créateurs et critiques),
ce qui a permis d’approcher autrement, mais en profondeur la relation
au spectacle et à sa genèse.
- Table ronde:
" La critique de théâtre" a rassemblé les
critiques de théâtre, les acteurs et des metteurs en scène
pour aborder les effets et le rôle de la critique sur le théâtre.
Débat animé de contradictions et où chacun a pû exprimer
ce qu'il attendait du rôle de la critique et de ses limites.
Journée expérimentale féconde où les arts et
la critique étaient rassemblés autour d'un spectacle du Théâtre
de Cuisine pour expérimenter ensemble.
Conclusion du Carrefour des arts
L’apport
culturel est évident et doit avoir lieu ; le théâtre
est irremplaçable à l’école, non pas en tant
qu’expérience culturelle, mais en tant qu’expérience
artistique du spectateur, vivante, dérangeante, où l’intime
et le singulier font rencontrer soi et l’autre, et où la
société peut se reconnaître – ébranlement,
réélaboration du sens. Apprendre par l’art qu’on
peut réorganiser le monde, donner sens à sa vie dans un
monde fait de contradictions plutôt que de croire à une
société unifiée autour d’une culture qui n’est
pas toujours celle de tous, nous paraît essentiel. M.G.
Mercredi
31 janvier 2001
9h-17h30 Théâtre Massalia - 41, rue Jobin 13003 -
Collaboration Grete/Massalia Théâtre.
"La Tempête" de la Compagnie Delle Briciole
Avec les élèves de Collèges autour du spectacle "La
Tempête" de la Compagnie Delle Briciole, splendide initiation
aux mystères du théâtre où les enfants sont tantôt
spectateurs, tantôt acteurs.
Les élèves ont participé après la rencontre de
l' équipe artistique du spectacle à des ateliers avec :
- Teatro Delle Briciole
- Aicha Sif (Corps à sons) : théâtre musical,
- Christine Bouvier (Ornic’art) : installations
- Alain Puech (Art Studio) : encre,
- Aline Soler : son,
- Paolo Caffiero (Cie Skappa !) lumière.
- un petit événement final a rassemblé les différentes
productions, grâce au travail préalable et concerté des
artistes... L'intervention-performance sera mise en scène par Paolo
Cafiero.
Déroulement
des ateliers :
à partir du spectacle “La Tempête”de la Compagnie
Teatro Delle Briciole:
Travail théâtral autour des thèmes de "la Tempête" avec
les comédiens de la compagnie.
- Christine Bouvier (Ornic’art):
Atelier d'arts plastiques à partir du spectacle “La Tempête".
Proposition d'un voyage à l'intérieur de diapos. Cette intervention
s'oriente autour d'un travail plastique sur des diapos existants et/ou en
création, ainsi que d'une micro-installation dans l'espace. Une projection
mouvante dans l'espace (à l'aide de 2 projecteurs diapos par élèves)
est mise en place.
- Alain Puech (Art Studio):
" Siamo in ballo, balliamo"
L'atelier d'art plastiques à l'appui de quelques démonstrations
et à l'aide d'outils très variés (spatule, fourchette,
tournevis...) consiste à créer dans l'encre d'imprimerie, elle-même étalée
sur une plaque de métal des monotypes à utiliser comme des
tampons, d'un format Raisin (55x65 cm) sur un support vertical, par exemple.
une intervention-performance collective est prévue à l'issue
des ateliers.
- Paolo Cafiero (Cie Skappa !) :
De petites sources de lumière parcourent un espace, elles nous font
voir ce qu'il y a à l'intérieur de cet espace. Si elles le
veulent, elles peuvent mettre en évidence quelque chose dans cet espace.
Mais, elles ne se déplacent pas toutes seules, elles ont besoin de
quelqu'un pour les tenir, et il faut faire attention sinon le vent pourrait
en éteindre quelques unes.
- Aïcha Sif (Corps à Sons) :
Le théâtre musical est abordé à partir de jeux,
d'exercices, sur les rapports entre la voix, le corps et l'action musicale.
Le travail est abordé en groupe. Les élèves ont choisi
parmi des instruments de "récup" celui qu'ils préfèrent,
(papier sonore, bout de métaux, ressorts...) ainsi que des mots de
l'oeuvre de Shakespeare. Ensemble, intervenants et élèves essayent
d'inventer un choeur musical qui traverse une TEMPETE torride mais avec retenue
et rigueur. Siamo in ballo, balliano.
- Aline Soler (Euphonia) :
Initiation à la prise de sons en directe lors du spectacle et des
rencontres-échanges avec les comédiens et intervenants. Montage
et mixage à partir de sons et de bruitages obtenus lors de la prise
de sons.
Réalisation d'une petite forme sonore sur le thème de "la
Tempête" utilisable au cours de la performance commune.
COMPTE RENDU DE LA JOURNEE :
Différents points de vue
Les enseignants
* “TOUR
DES ATELIERS”
Andrée
Hagège enseignante du Collège Sylvain Menu
Il s’agissait d’être témoin de la progression de
l’atelier en y assistant à deux moments: au tout début
dans la prise de contact puis plus tard.
Constat:
- au début mal à l’aise des élèves se manifestant
par des petits rires ou des réticences face aux propositions de l’intervenant.
- plus tard il s’agissait d’un groupe entier compact qui travaillait
ensemble
* TEATRO DELLE
BRICIOLE : LA MAGIE D'UNE RENCONTRE
Anne Marie Bouchet (Grete)
Il s’agissait d’assister en continu à l’atelier
théâtre et de retranscrire le parcours proposé par la
Cie.
A nouveau nous
entrons dans l'espace scénique mais cette fois en petit groupe.
15 collégiens accompagnés de 2 adultes sont accueillis par
les 3 comédiens qui le matin nous donnaient à rêver, à réfléchir
dans les rôles de Prospero, Caliban et Ariel.
Les 3 acteurs nous accueillent en tenue de travail:
« nous sommes Italiens...On ne parle pas trop bien le français...Parlez
plus doucement que
d 'habitude... il y a des règles à respecter... »
Chaque enfant est invité à dire quel est le personnage qu'il
a beaucoup aimé. Chacun exprime sa préférence et le
groupe est ainsi réparti en fonction de son goût - 5 ou 6 enfants
avec l'un des personnages.
« Bonjour, moi je suis le Technicien du théâtre... Il y a
des règles à respecter.
Première règle: quelle heure est-il ? C'est important de savoir
l 'heure qu 'il est...
Deuxième règle dans ce théâtre: on y entre sans
chaussures
Troisième règle à respecter: les Petits devant, les
Grands derrière.
Plus de langues, on a que des yeux. Suivez moi... !
Nous occupons alors le lieu:
Au centre de la scène, à l'intérieur d'un grand cercle
tracé au sol: 6 enfants... et le comédien Prospero. Côté Public,
tous les autres participants: des “ curieux “ qui vont alors
interroger les 7 personnes sur la personnalité de Prospero, afin d'entrer
de plus en plus dans la mentalité du personnage et tenter de comprendre
les nombreuses facettes de ce personnage. 7 personnes, 7 têtes et un
seul corps, un seul personnage Prospero qui répond donc aux multiples
questions d'un Public bien particulier.
« Nous Public, on connaît des choses puisqu'on a vu le personnage,
le jeu... et vous pouvez inventer ce que vous pensez de Prospero en gardant une
cohérence avec tous les autres aspects du personnage que vous avez vu
(c'est un homme, pas très jeune, Père, il habite une île...)...
on peut demander tout ce qu'on veut dans I 'histoire et en dehors de I 'histoire ».
Alors un dialogue à plusieurs voix, plusieurs têtes et deux
corps (Un personnage et le Public) commence:
Interrogeons tout d'abord le personnage de PROSPERO
« Quel est le lieu de l'île qui te plaît beaucoup, où tu
aimes rester ? « La grotte » « Pourquoi ? » « Je
ne sais pas »
« Le jeu est que tu le sais très bien - on sait tout et encore plus
ce qu'on ne sait pas ».
« Parce qu'on peut y aller quand on veut, se reposer, pour lire on est
plus tranquille - c'est un peu notre endroit à nous ». A toi « Il
n'y a pas Ariel qui vient me déconcentrer »
« Essayer de parler plus fort. Quel genre de choses Caliban vous a appris
? Questions précises - quels secrets de l'île ? Exemple où se
trouvait l'eau douce pour boire ? Qu'as-tu appris comme Prospero ? » « Il
m'a peut-être appris le mystère d'Ariel, à trouver le mystère
pour enlever Ariel de l'arbre » C'était quoi le mystère ?
C'était où l'arbre ?
« Visualiser théâtralement l'arbre. Dans ce tronc, ça
devait être très difficile, elle qui a besoin de courir... Sur I
'lle, il y a des animaux très sauvages, animaux imaginaires »
« Pourquoi vous avez eu un changement par rapport à Caliban, pourquoi
? »
« Il voulait redevenir le Roi. Il pensait que j'étais un ami, que
j'allais l'aider à s'en sortir dans cette île, lui apprendre des
choses nouvelles, mais finalement je le prends pour moi, à mon profit,
je garde mes pouvoirs pour moi, je profite de lui parce que je sais qu'il n'est
pas très intelligent ». « Ah il n'est pas très intelligent
! ? » « Il est très fort »
« Est-ce que la solitude, ça ne l'embêtait pas à Prospero,
d'être loin du monde civilisé ?
« .......»
« Merci Prospero ».
A présent, écoutons CALIBAN
« Au départ tu étais seul sur l'Ile, tu as toujours dit que
tu étais le Roi mais c'est difficile d'être Roi quand on est seul
. « Je suis Roi de l'île, je connais tellement bien l'île,
j'ai du pouvoir sur beaucoup de choses sur l'île: les animaux dangereux,
la force de la nature et ça c'est un pouvoir très fort » « Comment
Caliban a accepté de ne plus être le Roi ? » « Il n'avait
pas trop le choix puisque Prospero avait la Magie. Je voulais en faire un ami » « Comment
Caliban a accepté, a ressenti qu'il n'était plus Roi » « Il
a voulu se venger » «Qu'est-ce que cela fait sur toi ce que Prospero
te fait dans le spectacle ? Quelle est la magie la plus méchante que tu
as subie quand il te force à faire quelque chose ? » « Et
si on échangeait les rôles, C'est moi qui pose les questions. Est-ce
que c 'est la magie qui t 'a fait beaucoup de mal ? « l'amour, ça
se contrôle pas » « Est-ce que tu ne te doutais pas que Prospero
allait réagir comme ça ? « Non, parce que j'étais
inconscient comme je n'ai jamais vécu avec d'autres êtres humains » « Tu
m'as dit une fois qu'il y avait une étrange musique sur l'île. Peux-tu
m'expliquer ce que tu sens ? » « Une mélodie qui repose, me
met en sécurité tant qu'elle dure, ça me met en tranquillité » « Des
fois on entend la musique sur cette île, des fois non » « Ca
dépend de l'humeur de Prospero, ça dépend aussi du vent
qui souffle... » « Pourquoi tu es toujours resté sur l'Ile
? » « Parce que c'est l'île de ma mère » « Oui
mais pour t'échapper de l'emprise de Prospero » « Pourquoi
tu penses que tu n'es pas intelligent ? » « Parce qu'on me traite
comme un esclave. Parce que Prospero connaît beaucoup de choses que je
ne connais pas et que ce sont des choses très belles. Il connaît
les étoiles. Moi je sais seulement les voir » « D'où connais-tu
tous ces secrets de l'Ile ? » « A force de l'explorer, de rester
au même endroit » « Mais tu es arrivé tout seul dans
cette Ile ? ». « Non, avec mes parents, ma mère » « As-tu
déjà pensé à ton père ? » « Si
ma mère était encore là je serais plus heureux, plus fort » Caliban
ne comprend pas qu'il est intelligent.Ecoutons ARIEL« Où tu étais
jusqu'à maintenant ? » « Dans un arbre » « Pourquoi
?»
« Parce que la mère de Caliban m'a mis dedans » « Pourquoi
? » « Parce que j'étais très puissante »
« Pourquoi c'est toi qui dois réaliser tous les tours de magie ?
« Parce que Prospero c'est mon Maître - on a le droit de parler même
si on est ton serviteur » «Et si tu étais si puissante, pourquoi
tu ne t'es pas libérée toute seule ? » « Je lui dois
quelque chose, c'est grâce à lui que je suis là »
« Il t'exploite »
« Pour moi c'est facile, cela ne me coûte rien »
« Est-ce que tu avais des sentiments pour Prospero ? » « De
l'admiration » « Est-ce que tu peux ressentir des sentiments ou pas
puisque tu es faite d'air » « Silence... » « Tu es enfant,
un homme ou tu es comme les anges ? »
« Comme les anges, parce qu'une femme, ça ne peut pas créer
des tempêtes » « Que peux-tu créer en tant qu'ange ? » « Je
peux libérer Caliban, aller où je veux ce n'est pas vrai si je
veux, je peux aller. . . »
« Est-ce que tu considères Miranda comme une petite sœur, comme
une amie, comme sa servante ? » « Es-tu contente que Miranda se marie
avec Ferdinando ? » « Oui »
« Est-ce que ta magie tu t'en sers pour faire du bien ou du mal ? » « Je
fais du mal quand Prospero me le dit » « Tu es dépendante
de Prospero ? »
« Oui c'est mon Maître »
« Est-ce que tu as besoin qu'on te guide parce que être libre c'est
difficile ? »
« Je n'ai jamais connu la liberté, je ne peux pas l'imaginer, j'aimerais
bien la connaître » « Pourquoi tu aimes être harpie et
pas nymphe ? » « Peut-être par rapport avec la liberté aussi
- une harpie c'est plus libre - elle a plein de force, de pouvoir » « Est-ce
que tu aimerais être un être humain normal ? »
« Oui j'ai une curiosité: quand j'ai vu entre Miranda et Ferdinando...;
il s'est passé quelque chose que je ne connais pas: l'Amour, c'est une
chose curieuse pour moi je ne l'ai jamais essayé parce que je suis un
esprit. » « Quand Prospero t'a libérée de l'arbre... »
« Parce que je n'ai jamais vu d'humain - c'était`différent
et j'ai tellement souffert que j'avais beaucoup de reconnaissance pour lui -
il fallait que je l'aide et puis c'était tellement bien de faire cette
tempête et la harpie... » « Quelle était la plus grande
différence entre Sycorax et Prospero ? Tu as été avec les
deux sur l'Ile - ils sont les seuls, peut-être les seuls humains que tu
as rencontrés ?» « La plus grande différence, c'est
l'humain. Prospero c'était aussi un ami. La sorcière, la magie
avec le Mal et Prospero avec le Bien. « Et l'amour, ça t'intrigue
ou ça te fait peur ? »
« Ce n'est pas une question facile - ça intrigue et ça fait
peur - parce qu'on ne connaît pas, ça fait peur » Est-ce qu'on
est pas attiré de connaître quelque chose de nouveau ? »
« Je vois Caliban qui souffre avec Miranda- j'ai aussi peur de souffrir
- j'ai tellement souffert dans l'arbre » « Vous voyez deux expériences
d'amour: Ferdinando et Miranda, Caliban et Miranda... »A l'issue de ces
dialogues fructueux, les trois comédiens proposent de nous faire partager
un peu de ce qu'ils connaissent bien dans leur personnage. Ainsi Ariel va nous
montrer comment essayer de voler. Tous en cercle, chacun, spontanément,
donnera quelques conseils pour voler. « La phase la plus difficile, c'est
le décollage... On est déjà dans l'air ». Chaque Ariel
donne alors un conseil important pour voler. En voici les dix premiers:
1. Rester debout, ferme, pieds joints, 2. Les mains ouvertes dégagées
du corps, 3. Ne doit pas regarder en bas, 4. Etre très attentif à bien
voler, 5. Ne pas porter trop de poids avec soi, si je dois porter des pierres,
il est préférable que ce soit Caliban qui le fasse. Pour nous
rien n'est impossible, mais ce sera difficile, 6. Trouver une position pour
bien se concentrer, pour moi c'est comme ça..... 7. Bien respirer,
8. Ne pas monter trop haut dans le ciel, pour ne pas toucher le soleil, 9.
Ne pas penser que je vole pour ne pas se déconcentrer, 10. Connaître
le lieu pour ne pas se perdre, être en harmonie avec la nature.
Guidés par Ariel, nous volons tous durant quelques minutes légères...
légères, réchauffés par le bruissement de toutes
ces ailes d'Ariel ! ! !
Prospero propose de partager la magie qui est sa spécialité:
celle de déplacer les personnes. Mais là, il s'agit de la magie
qui vient de l'intérieur.
Il propose de mettre en mouvement, de déplacer les personnages que
sont les marionnettes, leur donner vie, de l'intérieur, avec un geste,
une parole, simplement, avec tout le soin nécessaire donné,
accordé à une personne. En cercle, chacun, à son tour,
avec la concentration et l'attention nécessaires, donne vie à ces
magnifiques personnages. Chacun s'y applique... Le plaisir est là bien
présent. Nous aimerions prolonger ce moment suspendu !
C'est alors que Caliban nous sollicite. Personnage de la Terre et de l'ombre,
il nous apprend à marcher - à se déplacer comme Caliban, à regarder,
sentir, grogner... Caliban dans sa solitude, son énergie... Tous ensemble,
nous formons un seul Caliban sur cet espace du Je(u) où chacun tente
pendant quelques instants de jouer et d'être...Caliban !
Nous prenons encore quelques minutes au Temps, annoncé par la grande
horloge, afin de préparer le final...une façon de se présenter
en tant que Personnage, de saluer. . . Pourrions-nous partir ainsi sans se
dire: « au revoir » ! ?
A nouveau en grand cercle, chacun est invité à venir au centre,
annoncer le nom du personnage choisi et à entrer durant la magie de
l'instant dans le corps, l'odeur, le mouvement, la musique, la couleur..
. la sensibilité de Prospero, Ariel ou Caliban.
Mais... Quelle heure est-il ?
Celle de changer de planète et d'aller à la rencontre d'autres
ateliers, d'autres mondes à découvrir.
Alors, chacun part à la recherche de ses chaussures et progressivement
quitte ce lieu de magie, agité peut-être, ou peut-être
rasséréné par un mouvement mystérieux ...
Merci à chacun pour cette rencontre... simple et si précieuse.
Une rencontre où des collégiennes et des collégiens
qui pour la plupart ne se connaissaient pas, réunis dans un lieu nouveau,
avec des personnes encore inconnues, pour un propos si peu familier qu'est
l'approche théâtrale, ont partagé merveilleusement un
moment d'initiation dans le plaisir et un respect remarquable.
Merci aux magiciens du Teatro delle Briciole.
Anne-Marie Bouchet
Enseignante
Les artistes (Bilan remis par chacun)
Alain Puech
: encre d'imprimerie
APPRENTISSAGE
- Les enfants se sont bien appropries les techniques expliquées et
montrées pendant une 1/2 heure environ.
- Ils se sont appliqués immédiatement au projet de création
d'une oeuvre sur papier de 1, 80 X 6 m.
REALISATION
Beaucoup ont transgressé les techniques apprises et ont tenté d'autres
types de rendus ce qui prouve qu'ils ont abordé avec aisance et disponibilité,
curiosité.
- Les enfants ont accepté que leur création personnelle allait
participer à une oeuvre collective et aussi que ce serait éphémère.
Alors que l'oeuvre sur papier est davantage pérenne mais ne leur appartient
plus.
- Le travail d'atelier s'est fait dans le calme Les enfants responsabilisés
ont géré le matériel, se sont servis en papier, se sont
prêtés les outils, se sont échangés des idées.
Un des buts de l'atelier était aussi de travailler le plus proprement
possible sur un matériau extrêmement salissant. Il n'y a pas
eu trop de problème.
- Les enfants n'ont pas voulu faire de pause car ils étaient trop
absorbés par l'atelier et le désir de créer.
REALISATION FINALE
- Les enfants ont réalisé une oeuvre de 1,80 X 6 m en appliquant à tour
de rôle et dans un ordre établi entre nous, le résultat
de leur création devant tous les autres enfants. Le côté “spectaculaire” du
rendu final les a conquis. Et c'est avec le plus grand intérêt
qu'ils ont réalisé l'oeuvre. Ils en ont tous éprouvé beaucoup
de fierté. Avec le sentiment d'avoir pour eux et avec les autres ateliers,
réalisé quelque chose d'exceptionnel. - Les délais de
préparations ont été corrects (réflexion sur
le projet) - L'idée de réunir tous les ateliers en fin d’atelier
su par tous est très positif.
- Le temps d'atelier qui a été allongé par rapport au
GRETE 2000 convient btieu pour réaliser l'objectif fixé . Toutefois,
c'est moi qui ait ensuite tout rangé, nettoyé pendant plus
de deux heures.
- La somme allouée pour le matériel est un peu juste surtout
dans les ateliers où il y a beaucoup de déchets.
- La rémunération des intervenants qui sont mobilisés
toute la journée pourrait être plus conséquente. Etre
militant, c'est bien, mais ce n’est pas incompatible avec une meilleure
intervention !
- Je me suis régalé
Paolo
CAFIERO
Une première
rencontre pour se connaître un peu un bref échange de connaissances
pour savoir ce qui différencie une situation de lumière par
rapport à une autre, un jeu de manipulations pour découvrir
les instruments qu'on utilise.
On parcourt des espaces on éclaire des sujets, tout ça dans
l'obscurité, sachant que d'autres personnes verront ce que nous sommes
en mesure de leur montrer.
Christine BOUVIER
Comme l'an dernier,
la journée a passé trop vite I
Une après-midi est trop courte pour à la fois s'imprégner
d’un univers (du spectacle), rencontrer des élèves, leur
proposer un atelier et être à I'écoute de leurs propositions
et réactions.
Comme je recevais le groupe dans mon local, il était difficile d'entamer
l'atelier sans donner deux mots d'explication sur mon propre univers et ma
démarche artistiques. Cela fait partie de ma manière d'accueillir
des élèves et peut-être de les mettre en situation de
recherche et création.
Mon atelier se décomposait en trois parties:
- un travail plastique de création de diapos d'après l'univers
du spectacle, les émotions etc.
- une projection mouvante dans l'espace de ces diapos recréant la
tempête des visages, de couleurs, de sentiments etc.
- une tentative de mise en forme des corps ( des élèves) dans
cet espace de projections
Les élèves (et le prof) ont bien adhéré (recherche,
propositions etc) aux 3 étapes. Il était prévu qu'on
descende vers 14h30/15h avec les diapos travaillées faire toute la
recherche de mise en mouvement (des diapos et des corps) au 1er étage
afin de croiser le travail des autres groupes. Mais le groupe a eu envie
d'expérimenter cette mise en mouvement de façon plus pragmatique,
de faire des essais de projection mouvante avec les 2 projos et de retravailler
d'autres diapos en fonction des résultats Idem pour la recherche sur
la relation visages/corps. Le temps passant, c'était le moment de
rejoindre les autres en bas, ce qu'on a fait; mais du coup notre recherche
s'est transformée en "spectacle" car c'était le temps
de présentation et les "croisements" éventuels avec
les autres n'ont pu avoir lieu.
DU BILAN GENERAL, quelques bribes:
- Journée réussie,qualité de la rencontre.
- On a commencé par un spectacle donné par les Briciole et
fini par un spectacle donné par les élèves.
C’était la première fois que les Briciole prenaient des élèves
grands dans le public pour jouer et ils vont poursuivre ainsi de nouvelles
tentatives.
- Bien l’explication sur l’histoire du lieu en même temps
que l’accueil.
- Certains élèves ont ressenti un choc de voir s’ouvrir
des portes interdites et de rencontrer un espace de liberté libres
mais dans les contraintes; d’autres ont demandé “pourquoi
on fait pas çà plus souvent”. ..
29 mars
2000
Carrefour des Arts - Théâtre Massalia
DEUX
CARREFOURS DES ARTS SUR UN MEME SPECTACLE :
" COMME CA"
Compagnie Skappa !
La rencontre “ Carrefour des arts ” entre collégiens,
lycéens (ateliers et options de l’Académie), Professeurs-animateurs,
Artistes, équipe Massalia, s’est tenue pour la 4e fois au Théâtre
Massalia, le mercredi 29 mars 2000 de 9 h à 17 h 30.
Cette journée d’expérimentation réunissait, comme
les années précédentes, une centaine d’élèves
venus d’horizons divers .
La matinée a permis de découvrir un spectacle et d’en
discuter avec l’équipe de création : la Cie Skappa !
qui présentait “ Comme ça ” d’après
des textes d’Alain Gautré et les peintures d’Isabelle
Hervouët. Démarche particulière pour son initiation plurielle
aux arts, faisant appel à l’imaginaire éveillé par
les arts plastiques.
L’après-midi a été consacrée à des
ateliers dirigés par des artistes de la Friche Belle de mai :
DEFINITION DES ATELIERS
-Paolo
Cardona et Isabelle Hervouet, Compagnie Skappa! : Théâtre,
peinture, ombre. Il s'agit de peindre le théâtre et théâtraliser
la peinture ainsi que de peindre son ombre et l'amener avec soi.
-Aïcha Sif, Compagnie Corps à sons : L'atelier se déroule
sous la forme de jeux rythmiques physiques et vocaux. L'intérêt
est de jouer de la musique des mots, des objets, des corps... Les explorations
musicales se font à partir d'un texte d'Alain Gautré, musicalisé par
Richard Dubelski. Le but est de trouver le plaisir de l'affrontement qu'entretiennent
la musique et le sens du texte, et qui donne une nouvelle matière
théâtrale.
-Christine Bouvier, Compagnie Ornic'art : La séance est
l'occasion d'effectuer un travail plastique sur la notion d'espace intime.
Chacun sreconstitue la «cabane de l'ogrange» qui sommeille
en chacun de nous. Puis, il ya une appropriation physique de cet espace
avec une rotation des groupes. Cet exercice est suivi de petits modules
de performances.
-Caroline Selig, Compagnie Artonik: Dans cet atelier eut lieu une approche
très rapide des arts plastiques avec essentiellement l'approche de
la notion d'installation aboutissant à une performance.
-Alain Puech, Art Studio : La séance de travail axée sur le
monotype avec l'encre d'imprimerie. C'est un travail sur la trace à partir
d'un mot marquant de la pièce de théâtre, de sentiments,
etc. Ce travail s'inscrit dans l'idée du personnage et son double.
-
Emmanuel Vergès Espace Culture Multimedla: création
multimédia à partir des éléments narratifs
et scénographiques de la Compagnie Skappa! - l'ogrange -
sur un site web.
Accompagné et guidé par trois animateurs multimédia,
trois trinômes réalisent une ou deux pages web à partir
d'un ou deux éléments du spectacle et de son univers, sous
la forme d'un compte-rendu de la pièce, d'une fiction sur "l'ogrange",
la continuité de la pièce... Le travail ne se veut pas analytique
et propose une démarche d'expérimentation d'autres modes d'écritures.
Il s’agissait de se souvenir autrement du spectacle vu, en passant
par des créations réalisées dans chaque atelier. Notre
propos était d’induire des prolongements, pour la plupart orientés
vers les arts plastiques ; ce qui alimentait la réflexion de
chacun autour du thème de notre colloque de l’année “ Théâtre
et Arts plastiques ” du 1er avril 2000 au théâtre
de la Minoterie.
Chaque groupe a, en fin d’après-midi, montré aux autres
l’état de ses travaux ; ce qui a permis un échange
et une interpénétration des pratiques entrevues, des observations
et des émotions vécues dont les ramifications réapparaissent
souvent dans des moments et des lieux inattendus, lors des créations
ultérieures, pour chaque groupe scolaire.
Il reste, grâce à la création multimédia, des
traces des moments de la journée, sur le site web : www.lafriche.org/grete
CARREFOUR
DES ARTS - APT
30 Mars 2001 - Vélo Théâtre
9h-17h
- Vélo théâtre / Pépinière d’entreprises
- Route de Buoux - 84400 APT
- Le matin : visite de l’exposition
-10h spectacle «Comme ça» de la Cie Skappa ! d’après
le texte d’Alain Gautré et les peintures d’Isabelle Hervouët;
- L’après midi ateliers à partir des traces laissées
par le spectacle menés par l’équipe de Vélo théâtre:Charlot
Lemoine théâtre d'objets, danse avec Yvon Bayer cie Subito Presto,
Eleonora Bruk céramiste, chant Corine Milian le corps volant
- Retour des ateliers par Skappa ! qui explicite sa démarche.
Le
Grete a expérimenté depuis plusieurs années ce dispositif
avec des artistes du Système Friche, dispositif qui a fait ses preuves
dans différentes conditions: lycéens et collégiens
ayant fait du théâtre ou du moins ayant déjà vu
des spectacles et volontaires puis collègiens seuls sans aucune
sensibilisation artistique et pour les sensibiliser justement au théâtre
et à l’art.
Enfin cette année le Grete, avant de diffuser ce dipositif veut s’assurer
qu’il est réalisable avec toute structure artistique qui voudrait
bien s’engager aux conditions prévues et vérifiées
c’est pourquoi nous avons proposé au Vélo Théâtre
d’Apt de l’expérimenter avec nous sur un spectacle que
nous connaissions déjà “Comme çà avec la
Cie Skappa et des artistes en relation avec Vélo théâtre.
Bien sûr il a fallu discuté ,prendre le temps d’une concertation
plus longue pour réaliser ce projet avec deux classes entières
de collégiens sans volontariat. donc et une équipe d’enseignants
qui avaient déjà participé à Marseille au Carrefour
des arts.
Déroulement des Ateliers:
Dans cette seconde expérience,nous avions testé une autre formule,la Cie Skappa était présente à la journée mais n'animait pas les ateliers l'après midi.Une concertation avec ces artistes avaient eu lieu en amont,ce qui est absolument indispensable pour une réussite.
Éléonora
Bruk
- L'atelier donnera l'occasion de réaliser un travail plastique sur
la notion d'expression théâtrale.
Il s’agit de produire des masques à partir d’un réel
que l’on modifie pour représenter un ou des aspects du spectacle.
Yvon Bayer
- L'atelier “mouvement d'humeur" sera l'occasion d’explorer
ses propres contradictions, de jouer des oppositions pour construire sa danse à partir
des sons, des mots, des thèmes du spectacle.
Mettre en jeu son poids, se confronter aux autres corps, à la pesanteur, à l’air...
en tentant de bousculer les stéréotypes de la danse.
Charlot Lemoine
- Faire un catalogue des signes trouvés dans le spectacle et la peinture
d'Isabelle. Tenter de se les approprier, de les apprivoiser pour en inventer
d'autres.
- Chercher ensuite à créer un objet scénique, une mise
en espace, fait d'ombres et de lumières pour permettre au(x) spectateur(s)
d’assister à l'expression de notre monstruosité et de
notre angélisme.
Corine Milian
- Recueillir les sensations et les empreintes sonores que chacun aura captées
lors du spectacles. Le
transcrire par la voix en explorant les larges registres de cet instrument.
- Avec cette matière sonore recréer ensemble une (courte) séquence
musicale.
Bilan
Cette
journée a donné toute satisfaction à l’ensemble
des participants, mais la présentation des travaux était
un peu prématurée pour ces élèves qui venaient
de découvrir ces pratiques artistiques.
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GROUPE
DE RECHECHE ET D'EXPERIMENTATION THEATRE ENSEIGNEMENT - www.grete.org - Mention
Légale